Dans le contexte du monde dans lequel nous vivons, beaucoup sont tentés de croire que leur voix n’a pas d’importance. Quel paradoxe, quand nous sommes parvenus à l’ère de l’hyper communication et des mass médias !
Quelle différence cela fera ? Qui suis-je après tout pour oser dire quelque chose ? Et fort de tout ce monologue intérieur nous gardons
la bouche fermée, nous restons dans le silence et le mutisme, tandis que Dieu, dès la création avait démontré qu’il conférait une force, un
pouvoir à l’acte de parler, de dire.
Adam a bien été celui qui avec sa bouche nomma tous les animaux de la terre selon Genèse 2 : 19 – 20. Le psalmiste David reconnaît, même le discours de la nature elle-même, quand il déclare dans le Psaume 19 « les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains ».
Le droit à la liberté de parole, à la liberté d’expression est un droit fondamental que le Créateur a tissé dans la constitution de chaque individu. Réprimer cet élément essentiel de la nature humaine, c’est entrer en opposition directe avec le plan de Dieu pour chaque être humain.
Il est intéressant d’observer que dans le message que Dieu lui-même place sur le cœur de son serviteur le prophète Esaïe, il lui donne l’ordre suivant : « Crie à plein gosier, ne te retiens pas; élève ta voix comme une trompette, et déclare à mon peuple leur transgression, et à la maison de Jacob leurs péchés… » Esaïe 58 : 1
Pourquoi donc se taire alors qu’il faut parler ? Pourquoi donc rester silencieux alors que Dieu te donne une voix ? Pourquoi ?
Parce que tout autour de nous semble nous pousser à croire qu’il faut se conformer au discours ambiant, qu’il faut se fondre dans la masse, ne pas faire de vague.
Baisser la tête, fermer la bouche et rester silencieux. Tout le processus de domination mentale, de contrôle et de manipulation est de convaincre chaque individu qu’il n’a pas de voix ou que sa voix ne compte pas. Une bouche sans voix. Pourquoi se taire quand on voit le mal autour de soi ?
Pourquoi tourner le regard et se réfugier dans le mutisme quand tout notre système est en émoi et nous pousse à ouvrir la bouche et parler ?
Pourquoi ?
Parce que nous avons cru au mensonge qui veut nous fait croire que notre voix n’avait pas de valeur, pas de puissance. Or, la voix d’un homme, aussi faible soit-elle, met en action un processus que rien ni personne ne peut arrêter. Quand un homme, une femme, un enfant parle, il déclenche le pouvoir de co-création que Dieu a mis en lui.
Cette parole dorénavant donne vie à une réalité que plus personne ne peut arrêter. La mémoire divine en a pris acte et cette parole, quelle
qu’elle soit, ne pourra plus jamais être effacée. Elle sera inscrite à jamais dans le souvenir divin. Par sa parole Dieu donne une autorité, un droit au chapitre à chaque être humain.
Dieu reconnaît la voix, l’existence de chacune de ses créatures. Qui sommes-nous donc pour venir nier ce que le Créateur lui-même a mis en place ? Un jour Jésus entrait dans la ville de Jérusalem en accomplissement de la prophétie, monté sur un ânon, les disciples saisis de joie devant la scène qu’ils étaient en train de vivre éclatèrent en chants d’allégresse et d’adoration.
Cette célébration spontanée venait en contradiction avec la tradition liturgique de l’époque. Les pharisiens, docteurs de la loi demandèrent à Jésus de rappeler à l’ordre ses disciples et de les faire taire. La réponse de Jésus aux pharisiens est un rappel que Dieu est attentif au discours de chacun de ses enfants. Il déclare dans Luc 19 : 40 « Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront ! »
Toi que Dieu a créé, toi que Dieu a façonné à son image, toi qui a été créé de peu inférieur aux anges, tu ne peux pas rester silencieux quand tu dois parler. Tu ne peux pas garder la bouche fermée quand Dieu t’appelle à prendre la parole. Personne ne peut et ne doit t’enlever ce privilège que Dieu lui-même a placé en toi.
Alors parle ou crie, parce que tu as une voix. Témoigne et loue parce ta note a sa place dans la symphonie de l’univers. Sans elle, l’harmonie et l’accord ne seront pas parfaits. Ouvre la bouche et élève la voix, libère par ton cri la colère et le courroux divin sur l’injustice. Ouvre
les écluses des cieux par tes louanges et tes alléluias.
Certaines portes du ciel ne s’ouvriront qu’au son de ta voix. Prends position contre le mal et le malin, et fait battre en déroute les armées de Satan par un mot de ta part vers l’Éternel des armées. Non, ne reste pas silencieux, crie à Dieu quand tu vois le mal, élève la voix et fait appel aux armées angéliques prêtes à voler au secours du plus petit des enfants de Dieu parce « l’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent et les arrache au danger… »
Alors de grâce, devant la situation du monde d’aujourd’hui ne gardons pas la bouche fermée. Ouvrons nos cœurs et nos bouches, crions à Dieu de toute notre force. Devant les atrocités de ce monde actuel ne restons pas indifférents. Ayons le courage d’ouvrir la bouche. N’appelons pas le mal bien et le bien mal et notre Dieu, le juste juge saura dans son temps et à son heure répondre selon sa volonté et
pour sa gloire.
Parle ou crie, puisque tu as une voix, pas en commérages et en milans, mais en paroles d’espérance, paroles constructives, paroles de réconfort. Pas en véhiculant des fake news et discours « complotistes » mais en s’appuyant sur une étude approfondie du texte sacré et affirmer « ainsi parle l’Éternel… »
Auteur : Pasteur Thélor LAMBERT – Président de la fédération des églises Adventiste de la Martinique