Justice divine versus justice humaine

Spiritualité 13 janvier 2023

Enfouies profondément dans la Parole de Dieu se trouvent des vérités éternelles sur la justice divine. C’est le traitement équitable et impartial de Dieu envers tous les hommes, qui établitle lien nécessaire avec sa sainteté et son excellence morale. Et puisque Dieu est infiniment et éternellement parfait, il doit être impartial dans ses jugements et toujours traiter ses créatures avec équité (Gen. 18:25). 

La justice divine, plus connue sous le nom de justice de Dieu, est l’attribut le plus important du Seigneur que nous devons contempler et comprendre. En tant qu’humains vivant en présence du péché, il est évident que la conduite rebelle de la chaire comme du banc produit un manque de respect pour la divinité et de la culpabilité, et amène un conflit avec l’humanité.

 

La justice de Dieu exige la liberté, la responsabilité, la restauration et la transformation et est différente de la justice sociale humaine. Une différence flagrante est démontrée par Jésus dans une parabole présente dans Matthieu 18:21-35. C’est un exemple dramatique de la justice divine contre la justice humaine, où les deux sont astucieusement comparées.

Le récit de cette parabole, connue sous le nom du serviteur impitoyable ou injuste, devrait être appelé à juste titre une comparaison entre la justice divine et la justice humaine; mais il est aussi fréquemment décrit comme l’illustration par Jésus du véritable esprit de pardon. Lorsque Pierre l’entendit, et dans son rôle assumé de porte-parole des disciples, il prit l’initiative de l’améliorer par une question qui n’en était pas vraiment une : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi? Sera-ce jusqu’à sept fois? » (verset 21, LSG).

 

Parce que Pierre est communément décrit comme quelqu’un dont le raisonnement était souvent obscurci par sa culture, ses coutumes ou sa propre idée de ce que signifiait être le Messie, il est souvent étiqueté comme celui qui parle sans le filtre du bon sens. Mais nous devons beaucoup à la langue spontanée de Pierre. Certes, il mettait à plusieurs reprises les pieds dans le plat, pour ainsi dire, surtout lorsqu’il se précipitait pour parler de manière impétueuse. En fait, à une occasion, Jésus a vivement averti Pierre en disant : « Arrière de moi, Satan! tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.» (Matthieu 16 :23, LSG).

Indépendamment de la spontanéité imprudente de Pierre, cependant, sans sa volonté ardente de se mettre en danger et de parler librement, nous n’aurions pas de leçons éternelles comme celle de Matthieu 18:21-35. Car c’est au crédit de Pierre que revient cette leçon éternelle, tirée de Jésus avec une question que nous aurions tous voulu poser : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi? Sera-ce jusqu’à sept fois?« (verset 21, LSG).

 

Pierre avait plus que doublé la pratique juive de pardonner trois fois à quelqu’un pour une infraction. Les Juifs de l’Antiquité suivaient rigoureusement cette règle basée sur leur interprétation d’Amos 2: 6, où il est écrit: « Ainsi parle l’Éternel: A cause des trois crimes d’Israël, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt » .  De là, les rabbins en ont déduit que la justice divine ne s’étendait qu’à trois délits, un à la fois seulement, ni plus, ni moins. Au quatrième, le coupable serait sévèrement puni. Cette règle était un enseignement rabbinique auquel tous les Juifs du temps de Jésus devaient adhérer. 

Ainsi, lorsque Pierre a suggéré sept fois le pardon, les autres disciples ont dû penser qu’il s’agissait d’un geste magnanime. Pierre avait multiplié l’exigence rabbinique par deux, puis en avait ajouté une de plus pour faire bonne mesure. Mais Jésus fit cette réponse célèbre : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ». Pour le dire clairement, dans cette parabole, il a illustré la justice du ciel en utilisant l’acte de pardon pratiqué par un roi compatissant qui représentait Dieu et un serviteur injuste qui est un symbole des humains. 

 

Nous ne pouvions pas demander la représentation d’une différence plus frappante et distinctive entre la justice divine et la justice humaine que cette leçon. Jésus n’a pas dit ou voulu dire simplement 77 fois, mais plutôt 70 multiplié sept fois, ce qui fait 490 fois. Ainsi, il a clairement démontré qu’aucun nombre fini ne peut jamais indiquer l’étendue insondable du pardon dans la justice divine et sa volonté de sauver l’humanité et de nous racheter du pouvoir, de la présence et de la peine du péché. 

 

 

Hyveth Williams est professeur au Séminaire théologique adventiste du septième jour de l’Université Andrews.

 

Article original : Adventist Review