SIX HÉROÏNES BIBLIQUES

Spiritualité 10 mars 2022

 

SIX HÉROÏNES BIBLIQUES 

Des actions féminines qui surpassent les normes et les attentes sociales. 

Quand nous pensons à des femmes dans la Bible, nous pensons souvent aux plus connues comme Esther, Ruth, Rahab, Marie ou Débora. Ici, nous nous focalisons sur six d’entre elles, trois bien connues et trois moins connues. Trois sont de l’Ancien Testament et trois du Nouveau Testament.

 

 

Jokébed

 

Son nom dérive apparemment de deux mots hébreux, une abréviation de Yahvé et « gloire », donnant ainsi « Yahvé est gloire ». Elle est la fille de Lévi, l’épouse d’Aram et la mère de Miriam, d’Aaron et de Moïse. Cette israélite vécut en Égypte à l’époque de l’esclavage des hébreux par les pharaons.

Jokébed reçoit d’Ellen White l’un des compliments les plus appuyés sur une femme, de la Bible ou non : « Jokébed était une femme et une esclave. Sa condition était modeste et son fardeau lourd. Mais aucune autre femme, à part Marie de Nazareth, n’a reçu dans le monde une aussi grande bénédiction » (Daughters of God, p. 32).

Par ordre du pharaon, son bébé Moïse était censé servir de nourriture aux crocodiles du Nil. Mais Jokébed n’était pas disposée à se séparer de son fils. Elle le donna au fleuve, mais pas à ses crocodiles. Son plan pour le garder en vie était ingénieux. Elle le plaça sur le fleuve, à la vue de la fille du pharaon, et demanda à sa fille, Miriam, de proposer à la princesse une nourrice pour le bébé. Cette nourrice serait elle-même : Jokébed. Le bébé fut donné au fleuve, non pour un sacrifice, mais pour sa survie.

Le moment viendrait où il faudrait remettre Moïse à la princesse pour adoption, mais pas avant qu’elle ait instaurée en lui l’amour et la loyauté envers le vrai Dieu. Formé au palais, Moïse devint un maître dans les arts et la science des égyptiens (Actes 7:22), mais ne se considéra jamais lui-même comme un égyptien. A part Jésus-Christ qui délivra l’humanité du péché et de la perdition éternelle, Moïse conduisit le plus grand mouvement de libération que le monde ait jamais connu.

Jokébed est un exemple pour les femmes, de ce que font les femmes. Elles se sacrifient pour leurs enfants, prennent soin des autres, même à leur détriment. Son exemple montre aux femmes l’importance de développer des plans stratégiques pour réussir dans la vie, plutôt que de juste laisser les choses se produire. Nous devons être co-partenaires avec Dieu, non être inactifs ou passifs.

 

 

Jemima

 

Jémima (« colombe ») fut l’ainée des trois filles de Job qui naquirent après sa fameuse épreuve (Job 42:14). Elle avait aussi sept frères. Sa beauté, et celle de ses sœurs, fut grandement louée : « Il n’y avait pas dans le pays d’aussi belles femmes que les filles de Job » (42:15). Avec leurs frères, toutes les trois reçurent un grand héritage foncier de propriétés (42:15). Elle fit partie de la bénédiction que Dieu donna à son père après sa terrible épreuve.

A l’époque de l’Ancien Testament, la culture dominante ne permettait pas aux femmes d’hériter des terres jusqu’à-ce que Dieu instruise Moïse d’honorer une pétition des cinq filles de Tselophchad. Courageusement, ces femmes demandèrent à Moïse d’être reconnues comme héritières de la propriété de leur père. Cette requête défiait la norme de l’époque mais Moïse fut ouvert à l’idée de la considérer, aussi il demanda conseil à Dieu (Nombres 27:5). La réponse de Dieu fut catégorique : « Les filles de Tselophchad ont raison. Tu leur donneras en héritage une possession parmi les frères de leur père, et c’est à elles que tu feras passer l’héritage de leur père » (27:7).

Au début de la période des juges, Acsa fit une demande similaire pour obtenir la propriété de son père, Caleb. Elle incita son mari à demander un champ à son père (Juges 1:14). Puis elle s’adressa directement à Caleb, et il honora sa demande (1:15).

Autant que l’on sache, Jemima et ses sœurs vécurent avant l’époque d’Acsa et des filles de Tselophchad. A la différence de ces femmes, Jemima ne fit aucune réclamation pour obtenir une terre, ce qui aurait été perçu comme totalement déplacé. Son histoire reflète le rêve d’une femme qui rendit son père si fier qu’il lui fit une confiance égale à celle qu’il faisait à ses fils pour s’occuper de ses possessions.

 

 

Vashti

 

Vashti (« belle ») était l’épouse du roi perse, Assuérus. Elle est célèbre pour avoir refusé d’apparaître devant le roi et ses invités à son festin extravagant qui s’écoula durant six mois (Esther 1:4). La raison de son refus est inconnue. Peut-être était-ce parce qu’elle recevait leurs épouses au même moment ou qu’elle ne souhaitait pas s’exhiber devant des hommes enivrés. Inutile de dire que son refus irrita le roi et le plaça dans une situation publiquement humiliante. Un grand conseil fut convoqué sur la mesure à prendre pour restaurer la dignité et l’autorité du monarque qui choisit de la remplacer par Esther après un long processus.

L’histoire de Vashti nous rappelle que chaque action entraîne une réaction. Désobéir à l’ordre de ne pas toucher un four allumé peut produire une conséquence fort désagréable. Saül, le roi d’Israël, ne voyait pas clairement la conséquence de la désobéissance de ne pas ramener comme vainqueur de la guerre le butin des Amalécites. Il pouvait créer une grande impression sur ses sujets et ses ennemis en montrant comment il avait humilié un roi puissant. Le bétail pouvait être utilisé pour des sacrifices ou pour l’élevage. Les conséquences de la désobéissance ne sont pas toujours clairs, mais mieux vaut obéir à Dieu que d’offrir des sacrifices (1 Samuel 15:22).

Assez souvent, les femmes pensent que leurs mobiles, plus que leurs actions, déterminent les conséquences de leurs vies. Malgré leur idéalisme, ce n’est pas souvent le cas. Comme le diction dit : « Nos actions parlent plus que nos mots. » Les femmes devraient prendre plus au sérieux leurs actions. Les mères doivent réaliser qu’elles sont les principaux transmetteurs de la culture. Leurs actions affectent toutes sortes de personnes dans leur entourage, l’histoire de leur époque et la culture des générations futures.

Rien n’est dit sur les principes moraux de la reine Vashti et des femmes, ni du roi Assuérus et de ses conseillers. Cependant, leurs actions ont eu des conséquences sur beaucoup d’autres personnes. Dans le cas de Vashti, elle a ouvert la porte pour quelqu’un d’autre.

 

 

Dorcas

 

Dorcas (« gazelle ») est présentée comme « un disciple » dont le nom grec semblait compter. L’histoire l’introduit par son nom juif « Tabitha, traduit par Dorcas » (Actes 9:36). Quand elle décéda, les démunis pleurèrent et montrèrent à Pierre les vêtements qu’elle leur avait fabriqués (9:40). C’est dire la tristesse que sa perte causa sur ceux qu’elle avait aidé.

Dorcas était très aimée parce qu’elle « faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes » (9:36). La communauté fut si touchée par sa mort qu’elle persuada Pierre de venir de la ville voisine de Lydde. On ne sait pas ce qu’ils lui ont demandé, ni ce qu’ils attendaient de lui. Mais nous savons que les grecs la considéraient comme un des leurs. Elle vivait avec eux et ils l’aimaient.

Aussi quand Pierre pria et qu’elle ressuscita, ils en furent très heureux. Ils ne purent se taire et leur histoire incroyable amena un grand nombre de personnes dans l’Église chrétienne (9:42).

Des femmes comme Dorcas qui œuvrent pour leur communauté méritent d’augmenter en nombre. Le monde a des besoins et la cause de Dieu également. Les Tabitha doivent être célébrées pour être des Dorcas qui donnent de leur personne à ceux qu’elles bénissent. Quand le ministère de Dorcas prend son envol, tout ce qu’elles investissent leur revienne de nombreuses fois davantage. Des miracles vont bien au-delà de nourrir les affamés ou d’habiller les non-vêtus. Des femmes de ce type ont été des mentors pour ceux qui poursuivre leur œuvre après leur départ.

 

 

 

Rhode

Rhode (« rose ») était une servante dans la maison de Marie, la mère de Jean-Marc. Au moment où son nom est mentionné dans l’Ecriture, l’apôtre Pierre avait été emprisonné par le roi Hérode. L’église de Jérusalem était réunie dans la maison de Marie pour prier pour lui. Pendant qu’ils priaient, on frappa à la porte et Rhode alla répondre. Rhode demanda qui est là, et on lui répondit que c’était Pierre. Reconnaissant sa voix, elle courut le dire aux autres, mais oublia de lui ouvrir la porte.

L’histoire a un côté amusant, mais nous devons reconnaître que Rhode ne fut la seule à côté de la plaque cette nuit-là. Libéré par un ange, Pierre lui-même eut du mal à croire que c’était réel. Il pensa être en vision avant de réaliser que c’était vrai (Actes 12:5-11).

Certains événements sont si incroyables dans la vie que nous avons du mal à les admettre. C’est le cas, aussi bien d’événements positifs que des déceptions. Les mariages, les naissances, les baptêmes ou les bonnes nouvelles de toutes sortes peuvent être si émotionnants que nous pouvons nous perdre dans la folie des événements, oubliant où nous sommes ou ce que nous avons à faire. Cela peut être un oubli merveilleux et une évidence de la capacité de Dieu de nous surprendre et de nous remplir de joie.

 

 

Loïs

Loïs était la grand-mère de Timothée par sa fille, Eunice. Son histoire se résume dans une lettre de Paul à Timothée : « Je me souviens continuellement de toi dans mes prières, me rappelant tes larmes, et désirant te voir afin d’être rempli de joie, gardant le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice, et qui, j’en suis persuadé, habite aussi en toi » (2 Timothée 1:1-5).

Paul cherche du réconfort de deux manières : dans une conscience claire, fondée sur la foi de ces ancêtres et dans la foi sincère de Timothée, fondée sur l’enseignement de sa mère et de sa grand-mère. Ce texte reflète la puissance de la transmission des valeurs à d’autres générations. Il reflète aussi la puissance du souvenir.

Paul n’était pas présent avec Loïs, mais en Eunice et Timothée, sa foi était vivante et réconfortante dans son souvenir. Nos vies sont courtes, et nous cherchons à les vivre pour Dieu. Mais le plus important est le souvenir et l’influence que nous avons sur les générations derrière nous. Cette influence sera plus profonde si notre foi est profonde, sincère et vivante. Imaginez ! Quand nous serons partis, les autres générations pourraient se souvenir de nous, être réconfortés et remplis de joie. De plus, imaginez que cette foi les motive à une plus grande œuvre.

La vie de Loïs révèle la puissance de l’Écriture et d’une bonne enseignante. Paul dit à Timothée : « Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises ; dès ton enfance tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Timothée 3:14-15).

 

Leçons de vie

Nous apprenons de puissantes leçons en étudiant la vie des hommes et des femmes de la Bible. Cependant, nous en apprenons plus sur eux dans les commentaires et les dictionnaires bibliques. Dans ces ouvrages, nous pouvons découvrir l’époque ou la culture dans lesquels ils vécurent. Le Saint-Esprit nous montrera comment appliquer ces vérités à nos propres vies.

 

Heather-Dawn Small

Directrice du ministère des femmes à la Conférence générale