ENSEIGNEMENTS D’UNE CONFÉRENCE GÉNÉRALE PARTICULIÈRE

Actualité Adventiste 17 juin 2022

Ce que la 61ème session de la Conférence générale à Saint-Louis nous apprend sur la situation et l’évolution de l’Église adventiste du septième jour.

 

La 61ème session de la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour à l’America’s Center à Saint-Louis (Missouri) aux États-Unis est aujourd’hui dans le passé (6-11 juin 2022) mais plusieurs enseignements nous permettent d’esquisser le profil de l’Eglise aujourd’hui et à l’avenir.

 

Saint-Louis 2022

La session 2022 n’a ressemblé à aucune autre session dans l’histoire de l’Eglise adventiste. La première session hybride s’est bien déroulée. Elle a réussi son pari de relier les délégués en présentiel avec les délégués en virtuel, y compris dans la commission de la nomination, mais de l’avis général, « c’était un peu plus une réunion administrative, et un peu moins un rassemblement mondial ». L’atmosphère festive de célébration spirituelle multiculturelle était moins prégnante.

« Parfois, moins c’est mieux. Mais ce n’est pas le cas de la session de la Conférence générale. Plus de gens, plus de voix qui chantent, plus de chorales, plus de stands d’exposition à visiter, plus de jours, plus de sermons merveilleux. Plus, c’est mieux ! », considère Chad.

« Les anciennes sessions nous manquent beaucoup. Si vous êtes un drogué des Conférences générales, des vagues de nostalgie vous envahissent. La session de la Conférence générale me remplit avec un désir plus grand que jamais d’être tous au grand rassemblement au ciel. Quelle merveilleuse session Conférence générale se sera ! », déclare Léna.

 

La grande arche à Saint-Louis

 

 Une église en bonne santé

La session 2022 permet d’établir quelques constats significatifs.

Globalement, malgré les multi-crises actuelles, l’Église adventiste du septième jour se porte bien. Contrairement à certaines dénominations chrétiennes, on n’a pas assisté à un effondrement ou à un sérieux ralentissement à cause de l’effet Covid. Au cours des sept dernières années (2015-2021), 8,54 millions de personnes sont devenues adventistes à travers le monde, soit une moyenne de 1,22 millions de personnes par an.

Certes, il a eu une baisse de baptêmes en 2020, l’année du grand confinement : 803 430 personnes ont accepté Jésus comme leur sauveur personnel. Mais dès l’année suivante, l’Eglise adventiste a repris son rythme de croisière avec plus d’un million de nouveaux membres.

Autrement dit, l’Eglise adventiste du septième jour reste focalisée sur sa mission première d’annoncer Jésus-Christ crucifié, ressuscité et qui revient bientôt. Plus de 22 millions de personnes sont aujourd’hui des adventistes du septième jour à travers le monde.

 

 

 

Le baptême d’un colonel de l’armée des Philippines et de son épouse durant la session

 

Une église qui penche vers le sud

Cette croissance est toutefois inégale. L’église adventiste penche de plus en plus vers le sud, particulièrement dans les zones de forte expansion comme l’Afrique subsaharienne ou le Pacifique, par exemple les Philippines et d’autres îles. Les baptêmes en Afrique subsaharienne ont augmenté de 30% du total des baptêmes en 2003 (l’année de la réorganisation de l’œuvre dans ce continent avec trois divisions) à 57% en 2017. Par rapport au reste du monde, l’effectif adventiste africain est passé de 33% en 2003 à 44% en 2020. Par contraste, la croissance est faible, voire atone, en Europe, Afrique du nord, Moyen-Orient et une partie de l’Asie.

 

Trop de nouveaux membres partent

Cette croissance est toutefois atténuée par la problématique que pour 100 nouveaux membres, 57 quittent l’Église adventiste chaque année. Certains appellent ce phénomène la décroissance dans la croissance. Depuis 2004, l’Eglise adventiste baptise annuellement (à l’exception de 2020) plus d’un million de nouveaux membres, mais le fruit réel, le résultat net, s’élève à un demi-million.

Depuis 2017, des efforts sont entrepris dans certaines divisions (Asie-Pacifique sud, Amérique du sud, Inter-Amérique) pour ramener ceux qui s’en vont. Au moins 277 163 d’entre eux ont été rebaptisés. Un effort particulier doit être entrepris auprès des nouveaux membres pour les entourer, les soutenir, les conserver.

 

Les délégués dans le stade de l’America’s Center à Saint-Louis

 

Une bonne santé financière

Malgré la pandémie du Covid 19, les finances de l’Église adventiste se sont globalement maintenues. Partout à travers le monde, des personnes sont mortes, des entreprises ont fermé, la perte d’emplois a explosé. Ceci impacte les ressources, mais grâce à la fidélité et la générosité des adventistes, et une gestion prudente de ses organisations, le bateau adventiste continue de flotter.

Sur l’ensemble du dernier quinquennat, la dîme mondiale s’est élevée à 12 milliards de dollars, soit une augmentation de 6% par rapport au quinquennat précédent. Le retour de la dîme a baissé en 2020 mais a aussitôt rebondi en 2021, malgré les effets de la crise. En moyenne, les adventistes donnent annuellement 2,7 milliards de dollars en dîmes, un milliard de dollars en offrandes et 81 millions de dollars en offrandes pour les missions.

A elle seule, la Division nord-américaine donne 43,8% des dîmes et 25,2% des offrandes mondiales. Deux autres divisions fortes sont la Division sud-américaine (18,9% des dîmes et 23% des offrandes) et la Division Inter-Américaine (10,2% des dîmes et 16% des offrandes). A l’inverse, l’Afrique, l’Eurasie et l’Asie du sud ont peu de ressources, malgré le grand nombre d’adventistes en Afrique subsaharienne.

 

L’irruption de la technologie

Une des grandes leçons du Covid pour les adventistes est l’impérieuse nécessité d’utiliser tous les outils de communication pour propager l’Évangile et soutenir la foi des croyants. Forcés de s’adapter, les adventistes comprennent enfin qu’ils doivent investir massivement dans ce domaine s’ils veulent avoir la moindre chance d’atteindre les sept milliards d’humains sur la Terre.

Pour la première fois de l’histoire de l’Église adventiste, une session de la Conférence générale a été retransmise dans son intégralité dans les médias numériques, de surcroît en plusieurs langues. D’ores et déjà, la session 2025 à Saint-Louis le sera.

 

Jérémie Ravillon à la régie pour les interviews réalisées par l’UAGF

 

J’irai – l’implication totale des adventistes

La meilleure manière de fortifier la foi d’un adventiste est son implication personnelle dans la mission d’amener des âmes à Jésus. C’est le plus grand enseignement de la session 2022. Là où l’on a appliqué ce principe, on a vu une église florissante en adventistes actifs et heureux et en personnes amenées à Jésus. Maintenant, il faut y aller sans hésiter : « Jésus revient. Implique-toi ! »

« Tel est l’ordre que le Seigneur nous a donné : j’ai t’ai établi pour être la lumière des nations, pour apporter le salut jusqu’aux extrémités de la terre. »  Actes 13:47

 

 

Auteur : Jean-Luc Chandler