Ella Simmons et Audrey Andersson sont une grande source d’inspiration pour les femmes adventistes
Le 7 juin 2022, à la 61ème session de la Conférence générale à Saint-Louis, Ella Simmons reçoit une ovation debout après avoir annoncé sa retraite. La première vice-présidente de la Conférence générale dans l’histoire de l’Église adventiste du septième jour tire avec grâce sa révérence. Durant la session, tout le monde a admiré comment elle a dirigé avec maestria et élégance les discussions. Très appréciée et respectée de ses collègues, madam chair (la présidente de séance) n’a pas commis le moindre impair.
En 2005, Ella Simmons monte sur l’estrade avec appréhension, convaincue que sa nomination sera mal acceptée. Elle rit quand Jan Paulsen, alors président de la Conférence générale, révèle son intention de la proposer comme vice-présidente, non parce qu’elle se sent incapable, mais parce qu’il lui semble hautement improbable qu’on nomme une femme, de surcroît afro-américaine, comme vice-présidente.
Simmons en connaît un rayon sur la direction. Cette enseignante a été vice-présidente pour l’administration académique à l’université Oakwood et à l’université de la Sierra. Être une éducatrice l’a incité à écouter et à comprendre les individus. C’est une leader contre toutes les formes de préjugés : le racisme, le sexisme, le nationalisme et les différences de classes sociales.
« Dieu appelle les femmes à toutes sortes de ministères : à la maison, dans la communauté, dans l’église locale, mais aussi à la fédération, l’union, la division et à la Conférence générale. Il appelle des femmes à donner des études bibliques à d’autres femmes dans des cultures où elles ne peuvent pas être en contact avec des hommes, à être leurs amies. Il les appelle aussi comme évangélistes ou dans n’importe quel autre ministère qu’il a choisi », déclare Simmons.
Cette compréhension de l’appel de Dieu comme l’autorité finale conduit Simmons dans chaque décision dans sa vie. Elle prévoyait de prendre sa retraite en 2020 à la session d’Indianapolis, mais à cause du report dû à la pandémie du Covid-19, elle accepta d’attendre jusqu’à la session de 2022, où dans le même stade, l’America’s Center à Saint-Louis, elle fut appelée à servir dix-sept ans auparavant comme vice-présidente de la Conférence générale. Tout un symbole.
Quand on lui demande quel héritage elle espère laisser, Ella Simmons déclare : « l’héritage d’une porte ouverte et d’un esprit ouvert en Jésus ». Elle implore les jeunes de garder espoir, de ne pas se décourager. « N’abandonnez jamais, ne renoncez jamais. Si Dieu a mis un ministère spécifique dans votre cœur, qu’il vous a appelé, sachez qu’il vous a préparé à cela, qu’il vous accompagnera. Quelle que soit la réalité aujourd’hui, il y aura toujours une plus grande réalité. Ne cessez jamais d’aimer, de souffrir par compassion. Jésus expérimenta la souffrance, et si ce n’est pas notre cas, nous ne sommes pas les siens. »
Audrey Andersson, l’héritière
D’une certaine manière, Ella Simmons passe le relai à une nouvelle vice-présidente, pasteure Audrey Andersson, qui ressentira certainement un peu de pression d’honorer l’héritage qu’elle reçoit d’une présence féminine à la direction. Originaire d’Irlande et de parents suédois, Andersson a étudié la théologie à Newbold College en Angleterre. En l’absence d’offres d’emploi dans le ministère après ses études, elle travaille pendant plusieurs années comme rédactrice juridique et cheffe de sa propre entreprise de communication. Mariée à un suédois, elle émigre en Suède, où après huit ans de résidence, elle est appelée à œuvrer pour l’Union suédoise. Andersson a une ascension fulgurante dans l’administration adventiste comme secrétaire exécutive de l’Union suédoise en 2003 puis comme secrétaire exécutive de la Division trans-européenne en 2010, une première pour une femme à ce poste.
Andersson comprend son rôle avec toute la bienveillance qui la caractérise :
« Aujourd’hui, nous rencontrons des problèmes qui n’existaient pas dix, quinze ans auparavant. Des problèmes relationnels difficiles. Comment solutionner ces problèmes d’une manière aimante, chrétienne, et voir les gens dans nos règlements ? Nous considérons les personnes, pas juste les règlements. Nous faisons les choses ennuyeuses dont personne ne parle, mais qui sont très importantes : développer des règlements pour nous donner une structure, des orientations. Nous agissons dans l’unité et comme Jésus agissait avec les gens. »
Andersson est une dirigeante expérimentée et respectée. Elle a reçu le prix de la femme d’excellence en 2016 décernée par la Conférence générale, et le prix des femmes dans la direction en 2020 décernée par l’Union britannique. Reconnue pour sa compétence, elle est surtout appréciée pour sa gentillesse, cordialité et générosité. « Audrey est un véritable trésor. Nous sommes tristes de la voir partir, mais elle sera un grand atout pour l’équipe de la Conférence générale », affirme un collègue de la Division Trans-européenne.
« Je pars avec un mélange de sentiments. Je suis triste de quitter la Division Trans-européenne. Mon cœur y est. Ce sera toujours ma maison », avoue Andersson. Elle encourage les femmes à s’impliquer dans la mission. « Suivez vos rêves. L’Église a une place pour vous ! Suivez où Dieu vous mène, et vous ne serez jamais déçue. »
Ella Simmons et Audrey Andersson, une s’en va et l’autre arrive. Ces deux femmes exceptionnelles sont une inspiration pour tous les adventistes.
Des rédacteurs à la session de Saint-Louis 2022 :
- Nicole Dominguez – ANN
- David Neal et Vanesa Pizzuto – Division Trans-européenne
- Jared Wright – Spectrum